Voeux de la présidente

Illustration © Elisabeth Scherrer

Chères Gardiennes, chers Gardiens,

Il me reste encore quelques heures pour vous adresser, in extremis, mes vœux pour cette nouvelle année : mes vœux de santé, à vous et à vos proches, en cette période de crise sanitaire qui j’espère, n’aura pas raison des prochains événements que prépare la Garrd et au cours desquels j’espère avoir le plaisir de vous retrouver.

Je vous souhaite donc à toutes et tous mes vœux de réussite pour cette année 2022 en espérant qu’elle sera moins obscure.

Je sais combien notre profession est mise à rude épreuve, que ce soit par la paupérisation croissante de nos statuts, la pandémie, l’asymétrie contractuelle à laquelle nous sommes trop souvent confrontés pour la cession de nos droits…

C’est pourquoi la Garrd s’emploie à remettre l’auteur au centre de son œuvre et poursuit son combat pour faire valoir auprès des institutions et de nos partenaires, le rôle des réalisateurs et journalistes, nécessaire au débat démocratique.

Pour cela, nous devons rester unis.

Le CA de la Garrd aux côtés de Perle Schmidt-Morand, notre déléguée générale et Barbara Lesclauze, chargée de mission, reste mobilisé et négocie tous les jours avec ses partenaires afin que soient préservés vos statuts, votre travail et vos conditions sociales.

Ainsi, nos discussions avec Arte ont porté leurs fruits fin 2021. Désormais, tout projet déposé sur la chaîne devra faire l’objet par vos producteurs d’un contrat d’option ou d’un contrat d’auteur. Arte s’est également engagée à répondre après réception des dossiers dans un délai maximum de trois mois. C’est une avancée mais nous resterons vigilants quant à la mise en œuvre de ces engagements.

L’année 2022 a débuté par la signature de la Charte Tripartite, après deux ans de négociations, 50 heures d’échanges parfois musclés entre les représentants des auteurs, ceux des producteurs et France Télévisions. Cette charte constitue également une certaine avancée. Elle doit augurer de meilleures relations avec nos partenaires et la Garrd veillera à sa bonne application. Vous pouvez y accéder depuis notre site. Je ne saurais que trop vous engager à la consulter, ce qui vous permettra d’être mieux armés face à vos producteurs.

Nous poursuivrons nos discussions avec les groupes audiovisuels privés ainsi qu’avec les plateformes et les représentants des chaînes locales.

A l’ère du questionnement sur la concentration des médias, nous serons attentifs à la fusion TF1/M6 qui risque selon nous de fragiliser le secteur et d’entraîner une marchandisation de l’information encore plus importante.

Cette année, nos négociations menées avec les producteurs, relatives à la rémunération en droit d’auteur et sous l’égide du CNC, devront aboutir. Ces points sont vitaux pour l’amélioration de vos conditions de travail mais aussi et surtout pour vous replacer au centre de vos films

Nous poursuivrons nos échanges avec l’Urssaf et l’Ircec afin de fluidifier vos rapports avec ces deux institutions.

Les commissions de la Garrd poursuivent également leur travail grâce aux adhérents qui s’y investissent :

- Commissions droits sociaux : vos droits sociaux sont une des préoccupations majeures de la Garrd. A ce propos je salue le travail de sa présidente, Maiana Bidegain, qui s’est attelée à cette immense tâche, celle de votre protection sociale et de votre avenir. Il est important pour nous de vous protéger pour que cet avenir inéluctable qu’est la retraite ne vous laisse pas sur le bord de la route.

- Commission transparence des comptes ;

- Commission salaire minimum et système dérogatoire pour les films les plus fragiles ;

- Commission sur la représentativité ;

- Commission journalistes : la Commission poursuit ses travaux sur la Carte de presse et la protection des réalisateurs dans l’exercice de leur métier ;

- Commission cinéma ;

- Commission Droits des Femmes : je remercie les membres de cette commission et sa présidente, Myriam Elhadad, pour l’étude menée avec efficacité sur la parité sur les chaînes publiques (France Télévisions et Arte). Ces travaux se poursuivront sur l’ensemble du secteur audiovisuel.

Nous n’aurons de cesse de porter la voix de toutes ces femmes réalisatrices compétentes et talentueuses. Le vivier existe, nous le savons, les diffuseurs et les producteurs le savent, le 50/50 doit demain être la norme.

Sans vous, la Garrd ne peut avancer : vos retours, réponses aux questionnaires et votre motivation, contribuent à faire de vos combats les nôtres. Pour vous défendre, nous avons besoin de nous appuyer sur les situations concrètes que vous vivez. Les pratiques de notre métier sont multiples, seul votre vécu peut nous nourrir.

Nous vous sollicitons chaque année pour renouveler votre adhésion : la Garrd a besoin de vous pour pouvoir aujourd’hui comme demain vous défendre en toute indépendance. Sans financement nous ne pourrons survivre. Vos cotisations nous permettent d’exister et d’employer deux salariées qui vous accompagnent tous les jours dans vos contrats et qui négocient à nos côtés.

Alors, que vous travailliez à Paris ou en région, pour les grandes chaînes ou dans les circuits du documentaire de création d'auteur, que vous soyez journalistes, auteurs, réalisateurs… Aidez-nous à poursuivre votre combat ! La Garrd est diverse et j’espère, en tant que présidente, qu’elle le restera.

Forza à toutes et tous

Elizabeth Drévillon